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Pour aller plus loin

Base de données et lectures

MOTS - CLES 

L’ambiance urbaine est le résultat de l’interaction entre des formes sensibles, des formes spatiales et des formes sociales.

Dans la mesure où aucune définition formelle n'a été énoncée, la notion d'ambiance alimente de   nombreuses réflexions

« La notion d'ambiance qualifie des situations d'interaction sensible comprises comme l'expérience qu'on fait d'un lieu donné à un moment donné. »

Annales de la Recherche Urbaine

L’expérience sensible d’un lieu est « le fruit d’une interaction permanente entre l’espace physique que les individus occupent et expérimentent et l’espace imaginaire qui est le résultat d’un processus historique de sédimentation de récits individuels qui au fil du temps ont nourri une             mémoire collective. »

David Cousin‐Marsy, Ville Ouverte (20.11.2009 )

01/

Paysage sensoriel: un élément fondamental dans l'aménagement urbain

« Analysing olfactory and auditory sensescapes in English cities: Sensory expectation and urban environmental perception » met en avant que les "attentes" sensorielles, modifient l’attitude des individus dans le milieu urbain en induisant des niveaux de signification et de compréhension variés. Par conséquent, entre en jeu un défi pour les architectes et les aménageurs afin  de créer des milieux où la prise en compte de ces différents modes de perception pourrait conduire à des réponses plus adéquates. Si l’on convient que la perception (ou la non-perception) des odeurs et des sons est fortement influencée par l’environnement, il est donc fondamental que le contexte initial soit pris en compte au moment de redéfinir ou gérer les aménagements sensoriels urbains. Ainsi, la perception de notre environnement par les sens peut représenter un enjeu en matière d'aménagement du milieu urbain.

« Analysing olfactory and auditory sensescapes in English cities: Sensory expectation and urban environmental perception »

- Neil Bruce et al. (2015)

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03/

La représentation visuelle d'un lieu, un élément clé

Cette étude s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle la perception de l’agrément sonore varie en fonction de la représentation proposée, et plus précisément sa représentation visuelle. Un questionnaire oral a été réalisé dans le quartier de l’Avenue d’Italie et du Parc de Choisy (13ème et 14ème arrondissements de Paris). 

 

Quatre représentations graphiques ont été proposées: une carte légendée, une orthophotographie, des photos et une planche de photos dont l’analyse statistique portait sur les éléments graphiques, à savoir les causes sonores (rue, avenue, bâtiments…) et les sources sonores (circulation, voiture, enfants…).

Ces quatre modes de représentation amènent à visualiser l’espace de manière différente. L'orthophotographie* permettant notamment de visualiser la structure urbaine ou la photographie à la place du photographe. 

 

Les résultats de l'expérience vont dans le sens de l’hypothèse et montrent que la perception de l’agrément sonore varie selon l’ambiance visuelle du lieu que le locuteur se construit à partir de la représentation qui lui est proposée.  

*: Les orthophotographies ou orthoimages sont des images aériennes ou satellitales (prises par drone par exemple) dont on a corrigé les déformations dues au relief du terrain, à l'inclinaison de l'axe de prise de vues et à la distorsion de l'objectif. On parle de "mosaïques de photographies".

« Perception de l’ambiance sonore d’un lieu selon sa représentation visuelle : une analyse de corpus » - Laura Ascone, Catherine Dominguès and Julien LONGHI (2016)

02/

La prise en compte des émotions

B. Morovich et P. Desgrandchamp, par le biais de trois études,  considèrent la ville par les sons et les émotions qu'ils engendrent, participant ainsi à la fabrication ou à la mise en avant de l'identité des lieux. Ici, on rejoint l'idée que la dimension émotionnelle ne relève pas uniquement d'une sphère individuelle mais plutôt d'une sphère sociale qu'elle peut contribuer à éclaircir. 

  • Le premier projet, le projet sonore identitaire les « voix du tram »: dès la construction de la seconde ligne de tram strasbourgeoise, la commune ainsi que la compagnie des transports ont décidé d'installer dans les rames une œuvre sonore, "les Voix du tram" du musicien Rodolphe Burger.

  • Le second projet concerne le quartier de Neudorf:  dans ce quartier, sujet à une fracture entre Est et Ouest liée à la récente gentrification du quartier, la municipalité a décidé de rénover la place du marché et de faire une commande publique pour l’élaboration d’une œuvre. C'est la proposition d'une installation sonore de l'artiste Philippe Lepeut qui remporte l'appel.

  • Le dernier projet est une cabine mobile de captations sonores et de témoignages sensibles qui permet à l’expérimentateur de (re)découvrir son quotidien et de capturer des sons ambiants, appelée SONar. Cette cabine est située à Hautepierre,  un quartier populaire en rénovation urbaine, et fonctionne sur la base d’un questionnaire semi-directif à l’intérieur de la cabine.

           

L’équipe de recherche affirme donc, que les émotions permettent de créer ou d'apprivoiser progressivement des ambiances sonores nouvelles. Si les émotions suscitées sont différentes, tous ces projets relèvent du même « urbanisme affectif » que la ville de Strasbourg souhaite développer.

« Créations sonores et émotions : une géographie strasbourgeoise » - Barbara Morovich et Pauline Desgrandchamp (2016)

04/

Les parcours augmentés, une expérience intense

En diminuant temporairement la perception visuelle d'un individu, le dispositif de parcours augmenté permet à une personne ayant les yeux bandés (guidé) de se focaliser sur l'ensemble de ses autres sens ce qui permettrait d'obtenir des observations géographiques émanant du corps. Ainsi, c'est sur le ressenti de l'individu que l'on porte notre attention.  Un ressenti peut être différent d'une personne qui peut voir (guide).

Le parcours est effectué selon un protocole établi en amont afin d'harmoniser l'expérience des différents participants. En aval du parcours, on réalise un résumé schématique grâce à des lignes d'attention: sonore, olfactive et/ou tactile (à destination des "guidés"). La ligne d'attention visuelle permet quant à elle de relever les éléments marquants pour le guide. Une ligne de pensée peut être ajoutée afin d'enrichir l'expérience et donner plus de précision sur l'affect et les ressentis des deux participants.

Cette méthode permet l'étude de l'appréciation d'un même environnement par deux individus et d'étudier leur ressenti et perception par le biais de leurs sens. L'objectif étant de réaliser une comparaison et d'alimenter les réflexions sur le rôle de l’activité sensorielle et affective dans la représentation du monde spatial.

« Parcours augmentés, une expérience sensible entre arts et sciences sociales » -  Benoît Feildel, Élise Olmedo, Florence Troin, Sandrine Depeau, Mathias Poisson, Nathalie Audas, Aline Jaulin et Karine Duplan (2016)

Quelques auteurs

Catherine DOMINGUES - Ingénieur des Travaux Publics de l'Etat, chargée d'étude et de recherche - Action de recherche en Qualification et interopérabilité des référentiels, équipe COGIT (IGN).

Laura ASCONE - Chercheure boursier post-doctorat au CREM à l'Université de Lorraine, membre des réseaux Draine, R2DIP, R2S, participation au comité scientifique du colloque international (TAM-E).

Julien LONGHIR - Docteur en Sciences du langage, professeur des universités en Science du langage à l'Université de Cergy-Pontoise), co-fondateur et directeur du R2DIP.

Barbara MOROVICH - Docteure en Anthropologie sociale et maître de conférences à l'ENSA de Strasbourg.

Pauline DESGRANDCHAMP - Designer sonore à l'Université de Strasbourg, chercheure associée au laboratoire ACCRA et co-référente du collectif Horizome.

Benoît FEILDEL - Maître de conférences en Aménagement de l'espace et urbanisme à l'Université Rennes 2, chercheur au laboratoire ESO Espaces et SOciétés et co-responsable de l'axe "Pratiques, expériences et représentations de l'espace" de l'UMR ESO.

Elise OLMEDO - Maître de conférences en Géographie et en Architecture, thèse intitulée « Cartographie sensible. Tracer une géographie du vécu par la recherche-création » (2015). 

 

 

(Cette liste est non-exhaustive. Si vous êtes intéressés par l'un des travaux ci-dessus ou tout simplement curieux, n'hésitez pas à consulter les profils de ces auteurs par le biais de leur travail !).

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